Avec l'arrivée de la nuit, on peut découvrir jusqu'à deux à trois milles étoiles à l’œil nu pour peu que le ciel ne soit pas trop affecté par la pollution lumineuse. Et de jour, on n'en voit qu'une, et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de notre Soleil sans qui la vie ne serait pas possible sur Terre. Le voici justement qui se lève à peine au dessus des coteaux de Garonne à quelques jours de l'équinoxe d'automne...

EOS 1000D - Canon 70-200L à 180 mm - 1/4000 s - f/4 - 100 ISO.

Une image reprise sur mon compte Youtube pour illustrer un passage de la Tétralogie de Wagner.

C'est une image peu spectaculaire que j'ai à proposer ce matin, l'aube est déjà fort avancée, et les étoiles et planètes ne vont pas tarder à disparaître, englouties par la puissance du soleil. Mais en cet instant hésitant entre le jour et la nuit apparait enfin Jupiter au dessus de Vénus, impériale, et de Mars, un peu timide... Il faut encore attendre quelques semaines avant que la planète géante ne soit assez haute pour lui tirer le portrait, mais rien que de la revoir, c'est une bonne nouvelle !

Canon EOS 1000D - Canon 40 mm STM - 2 s - f/4- 100 ISO

48h après cette rencontre sur un rond-point, la Lune, dont la course apparente dans le ciel est plus lente que tous les autres objets célestes, a reculé d'une trentaine de degrés et se lève maintenant la dernière. Alors que le jour s'avance, Vénus est déjà haute dans le ciel, tandis que l'on devine Mars sur la gauche du croissant, à mi-hauteur. L'astre que l'on voit briller plus bas que la Lune n'est pas encore Jupiter, trop proche du soleil, mais Régulus, l'étoile majeure de la constellation du Lion.

EOS 1000D - Canon 40 mm STM - 3 s - f/2.8 - 100 ISO.

Voici quelques temps que nous n'avions plus de nouvelles des planètes : Vénus a disparu des écrans radar depuis le début de l'été et Mars depuis le printemps... Jupiter, devrait bientôt ressortir, mais il faut encore attendre un mois, la planète géante étant encore trop proche du soleil.

Tout ce petit monde se retrouve au petit matin, au dessus d'un rond point, haut lieu du tourisme minimal. On reconnait bien la Lune et Vénus, un peu plus bas. Mars est plus difficile à repérer, elle est au dessus des pieds de vigne à gauche, qui seront bientôt vendangés. Mais il faudra alors encore attendre, jusqu'au 22 mai 2016 pour avoir la planète rouge en opposition...

Canon EOS 1000D - Canon 40 mm STM - 2.5 s - f/2.8- 800 ISO

Cliché pris en Charente-Maritime, près de Royan.

La maison au dessus de laquelle se lève la Lune est appelée un "Carrelet" du nom du filet carré horizontal que l'on distingue devant la petite cabane en bois. La pêche se déroule ainsi : on abaisse grâce à un treuil le filet, puis après quelques minutes d'attente, on le remonte rapidement, afin que le poisson ainsi piégé ne s'échappe pas.

Je me demande en revanche si le poisson nommé carrelet tire son nom de cette technique de pêche (ou inversement). Il semblerait que le carrelet-poisson ne se trouve pas spécialement au bord des côtes, rendant donc de ce rapprochement sémantique fortuit. Mais si quelqu'un en sait plus, je serai heureux de le lire en commentaires...

EOS 1000D - Canon 70-200L à 200 mm - 1/160 s - f/4 - 100 ISO.

De retour en Gascogne pour apprécier un passage orageux rendu intéressant grâce à l'air sec de moyenne troposphère, qui permet aux éclairs de briller sans être gênés par les nuages...

Entre Lorraine et Gascogne, j'invite mes lecteurs à faire un tour dans les musées horlogers qui jalonnent les routes du Doubs et du Jura Suisse tout proche. Si celui de la Chaux-de-Fonds semble incontournable, j'ai choisi ceux de Besançon (le Musée du Temps) et celui de Morteau qui explique les techniques de constructions de ces gardes-temps.

Celui de Besançon présente une lunette méridienne dont je reproduis ici le panneau explicatif :

"Pour fabriquer le temps à partir d'observations astronomiques, on se réfère au mouvement apparent des étoiles dans le ciel, c'est à dire que l'on se réfère en réalité à la rotation de la Terre sur elle-même. Jusqu'au milieu du XXè en siècle, la Terre fournit la référence de temps la plus fiable. Une lunette astronomique méridienne, qui ne peut osciller que dans le plan Nord-Sud, permet d'observer le passage d'une étoile précise à la verticale du lieu d'observation à un jour d'intervalle. C'est la définition du jour sidéral, qui dure environ 23 heures et 56 minutes. Les étoiles sont si lointaines qu'elles représentent des repères plus fiables que le Soleil. Cette lunette fait écho à la grande lunette de l'observatoire de Besançon, toujours en place aujourd'hui".

L'observatoire de Besançon diffusait ensuite l'heure sur tout le territoire national et certifiait aussi la précision des chronomètres français, fabriqués, on comprend aisément pourquoi, non loin de là... 

On trouve aussi dans ce musée un pendule de Foucault, qui permet de mettre en évidence la rotation de la Terre. Le pendule fixe par rapport aux étoiles, fait bouger à intervalles réguliers des mikados liés au repère terrestre. Le pendule fait le tour des mikado en 24h.

À Morteau, dans le Haut-Doubs, ex-épicentre de la production de pièces détachées d’horlogerie, assemblées ensuite dans la préfecture du département, se trouve le musée d’horlogerie qui propose un mouvement comtois original car la complication liée à la précession des équinoxes est un cycle de 25600 ans !

Un petit zoom pour apprécier ce cadran à la rotation lente :

En fait, l'axe de la rotation de la Terre ne pointe pas toujours vers l'étoile polaire, mais  tendance à avoir un mouvement de toupie qui fait lentement bouger cet axe dans le ciel. Ainsi, si vers 2100, le pole nord céleste ne sera jamais aussi près de l'étoile la plus brillante de la Petite Ourse, dans 12.000 ans, elle sera au plus près de Véga, l'étoile la plus brillante de la Lyre... C'est ce lent décalage que reproduit ce mouvement d'horloge.

La Lorraine n'a pas seulement souffert de la Guerre de 14, mais sa situation au carrefour des chemins, lui a valu d'être ravagée nombre de fois auparavant - et même après, en 1944... Pour exemple ce château médiéval, au dessus duquel se lève la Lune Pleine, dans un petit village, seul reste encore visible de la puissance du seigneur d'alors, avant que la guerre de Trente ans ne ravage ses terres et ne les dépeuple... Le village sera reconstruit à la fin du XVIIè siècle, conférant à ses habitations une grande unité architecturale.

EOS 1000D - Canon 70-200L à 70 mm - 1 s - f/4 - 100 ISO.

Poursuite de mon périple loin de la Gascogne, avec la Grande Guerre en fil conducteur. Le cliché de la Lune presque pleine est pris depuis un observatoire situé à une quinzaine de la ligne de front, côté français. Il permettait de surveiller les lignes allemandes et surtout d'ajuster les tirs d'artillerie. La vue y est toujours généreuse et l'on voit la ligne bleue des Vosges qui marquait alors la frontière d'avec l'Empire Allemand.

EOS 1000D - Canon 40 mm STM - 1/100 s - f/8 - 100 ISO.

Tous les deux ans, à Chambley, en Lorraine, se déroule un grand rassemblement de montgolfières. Et tous les deux ans, les ballons sont de plus en plus nombreux pour battre le record du plus long alignement : et cette année, avec 6km d’alignement, l’ancien record de 391 montgolfières a été battu haut la main avec 433 ballons. Quand ils s'envolent, on ne sait plus où donner de la tête. Un spectacle rare...

EOS 1000D - Tokina 11/16 à 11 mm - 1/250 s - f/11 - 100 ISO.