À cause (ou grâce) à cet été moyen, les perturbations se succèdent, même en Gascogne. Mais alors que plus au nord, elles déversent leurs paquets de pluie bienfaiteurs pour les champs et les jardins, ici même il ne passe que des nuages finissent bien vite par être chassés, sans avoir rempli le fond du pluviomètre...

La Lune étant enfin pleine, elle peine à apparaître entre deux passages nuageux. La difficulté de ce type de cliché et de faire apparâtre aussi bien le découpé des nuages et en même temps les mers de notre satellite. Mais la puissance de l'éclairage de la Pleine Lune ne m'a pas permis de résoudre la quadrature, et j'ai donc (fort logiquement) privilégié les nuages, invités réguliers de cet été...

EOS 1000D - Tamron 18/200 à 150 mm - 1/2 sec - f/6,3 - 100 ISO

Jamais les paroles de Charles Trénet ne sont aussi vraies qu'à ce moment du cycle lunaire :

"Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend"

En effet, à moins de deux jours de la Pleine Lune, la voici qui se lève à l'est alors que le soleil se couche à l'autre bout de la demi-sphère céleste.

Ce n'est que lors d'une éclipse solaire que le rendez-vous peut se concrétiser. La prochaine totale visible de pas trop loin de la Gascogne sera le 12 août 2026 vers 17h30. A Bayonne, le soleil sera caché à 99%, et il faurdra aller à Saragosse pour avoir la totale. A vos agendas, il ne reste plus que 14 ans à patienter. En attendant, vous pouvez toujours admirer une éclipse partielle de Lune par des feuilles d'acacia...

EOS 1000D - Tamron 18/200 à 200 mm - 1/5 sec - f/22 - 100 ISO (1er test de la fonction "liveview")

Le calendrier musulman est basé uniquement sur la Lune (que l'on retrouve donc dans les drapeaux de la plupart de ces pays). Dans ce calendrier, le mois commence avec l'apparition d'un mince croissant à l'horizon ouest, le soir. Ainsi, le 20 juillet dernier, le retour du croissant (invisible en Europe, il a fallu attendre le lendemain) marque le début d'un mois particulier, celui de Ramadan 1433 soit 2012 de l'année grégorienne.

A presqu'un quart de son parcours mensuel, la Lune surplombe un champ de tournesol gardé par le moulin de Cuq (Lot-et-Garonne). Auprès d'elle, on peut voir Spica, l'étoile principale de la Vierge et un peu plus haut, Saturne, qui ne révèle ses anneaux qu'à l'aide d'une lunette astronomique ou un téléscope. Enfin sur la gauche, on devine le dessin caractéristique du Scorpion.

EOS 1000D - Tamron 18/200 à 18 mm - 3 sec - f/4 - 400 ISO

J'abandonne momentanément le sujet gascon pour vous proposer un quartier de Lune éclairant un clocher à dôme l'impérial. Ce type de clocher, était très prisé au XVIIIè siècle en Franche-Comté avec près de 700 exemplaires, au point de lui donner le nom de "clocher comtois". Il connait quelques représentants en Lorraine du sud où a été pris ce cliché, non loin de lieu de naissance de Charles Messier, celui-là même du catalogue. Les nuages qui irrisent le quartier ne vont pas repartir de la journée, mais auront, je l'espère, la décence de lever le camp pour dimanche (le 15) car au petit matin, la Lune passe devant Jupiter...

EOS 1000D - Tamron 18/200 à 35 mm - 1/2 sec - f/4 - 100 ISO

Aiguilloné par la beauté du spectacle de la semaine dernière, j'ai souhaité reprendre Vénus (en bas sur le cliché) et Jupiter (en haut) à l'aube. Positionnées dans la consellation du Taureau, ces deux planètes ont la chance de côtoyer les Pléiades que l'on aperçoit (difficilement, je le reconnais, l'aube est déjà avancée) en reportant la distance Vénus-Jupiter au dessus de cette dernière. Elle a une forme en casserole caractéristique que l'on voit mieux sur cette photo prise en avril dernier. Un peu en dessous et à gauche de Vénus, l'étoile principale du Taureau, Aldébaran émerge à peine de l'horizon au dessus du village de Layrac (47) et de son abbatiale du XIIè siècle.

EOS 1000D - Tamron 18/200 à 25 mm - 4 sec - f/3,5 - 100 ISO

On ne les avait pas revus ensemble depuis le mois d'avril, voilà que Vénus et Jupiter sont à nouveau réunis, mais à l'horizon est, et le matin ! Ils ne sont certes aussi proches que le 16 mars dernier, mais de revoir ces deux astres brillants côte à côte, ça fait quelque chose. À noter que pendant son absence, Vénus est passé le 6 juin devant le Soleil, mais que faute d'un ciel dégagé, je n'ai pas pu immortaliser ce moment que je ne reverrai pas de mon vivant, et vous aussi chers lecteurs puisqu'on parle du XXIIè siècle...

EOS 1000D - Tamron 18/200 à 54 mm - 2 sec - f/4,5 - 100 ISO

La Lune a disparu de notre ciel pendant quelques jours, rendant favorable l'observation des objets peu lumineux comme les galaxies ou les nébuleuses, voire de la Voie Lactée particulièrement jolie en deuxième partie de nuit, actuellement. Il faut attendre encore trois jours après la Nouvelle Lune pour la voir renaître au couchant. Au quatrième jour, nimbée de sa fameuse lumière cendrée, elle apparaît comme une bulle, et un mât n'est pas de trop pour porter son insoutenable légèreté.

EOS 1000D - Tamron 18/200 à 35 mm - 1 sec - f/4 - 100 ISO

Le pont-canal d'Agen permet au canal latéral à la Garonne, prolongement de celui du Midi, de franchir Garonne et d'éviter ainsi tous les coteaux qui la bordent jusqu'à Tonneins. Long de près de 540 mètres, c'est le second plus long pont-canal de France, et le plus long, entièrement construit en pierre. Il a été mis en service en 1849, dix ans après la passerelle, et sept ans avant l'arrivée du premier train en gare d'Agen. La concurrence du chemin de fer fut fatal à son trafic, et ce n'est que récemment, avec le tourisme fluvial, que le canal et son ouvrage d'art principal suscitent à nouveau l'intérêt.

Son intérêt est aussi d'offrir un écrin particulier au croissant lunaire qui se mire dans le bassin de l'écluse (premier cliché), puis décolle lentement de l'horizon, nimbé de lumière cendrée, alors que le soleil point déjà et que nous sommes bientôt au dessus de la Garonne (second cliché). 

1. EOS 1000D - Tamron 18/200 à 38 mm - 2 sec - f/4 - 100 ISO

2. EOS 1000D - Tamron 18/200 à 38 mm - 2,5 sec - f/4 - 100 ISO

Quelques jours plus tard, la Lune a fortement décru, et au petit jour (qui point dès cinq heures du matin, nous sommes près du solstice - moment ou la position du lever du soleil sur l'horizon atteint un point extrême) elle souhaite goûter des abricots de l'arbre qui était en fleur il n'y a pas si longtemps que cela !

EOS 1000D - Tamron 18/200 à 50 mm - 1 sec - f/28 - 100 ISO

A noter que le 6 juin dernier Vénus passait devant le Soleil, et armé de mon fidèle appareil photo, j'aurai voulu immortaliser ce moment qui ne se reproduira qu'en 2117, mais hélas, la météo en a décidé autrement, un passage perturbé s'étant invité dès le début de la nuit...

La Lune m'inspire beaucoup, certes, mais outre que c'est l'objet astronomique le plus voyant depuis la Terre (après le Soleil, bien sûr), il ne faut pas oublier son rôle essentiel pour le développement de conditions climatiques favorables. Sans la Lune, l'inclinaison de la Terre autour de son axe serait de nature chaotique avec des changements incompatibles avec la stabilité du climat. Et puis la durée du jour serait sensiblement raccourcie, une journée de 24h n'en ferait plus que 15... De quoi perturber le mûrissement des cerises à l'ombre des branches que, par un effet d'optique, la Lune croise.

EOS 1000D - Tamron 18/200 à 200 mm - 2 sec - f/40 - 100 ISO